Peau, bois, bambou, fers de forgeron
tambour de pande (chamane)
peuple Chepang (Tsepang)
Centre ouest du Népal
la peau a malheureusement été déchirée ( en très bonne condition sinon)
méconnus, méprisés, pauvres, illettrés, les Chepangs ont leur propre langue et croient en leur chamane indigène (pande – un docteur sorcier) qui traite les malades par l’intermédiaire du rin / ring, son tambour uniface magique
hindouïstes de raison, chamanistes de coeur et de tradition, ils ne reconnaissent pas le système de castes hindou (celui-ci les relègue au rang d\'Intouchables, à l\'exception du chamane Chepang - unanimement craint et hautement respecté par tous les groupes)
le pande s\'impose seul détenteur de la parole et du pouvoir religieux (il n\'est d\'ailleurs jamais accompagné, à l\'envers d\'autres chamanes de tribus, d’un prêtre hindouïste ou bouddhiste lors des grandes cérémonies (funérailles notamment))
unique expert religieux du groupe, il couvre toutes les fonctions et est la figure centrale de la société
intermédiaire entre les mondes célestes et humains, il (ou elle) appert également voyant(e), thérapeuthe, médecin de l’âme etc.
le pande lui-même se définit comme sunsuriban (capable de voyager dans le cosmos pour atteindre les cieux ou les mondes sous-terrains) – les chamanes des autres tribus se limitant à urghsuriban (n’atteignant que le monde céleste)
pour les Chepang, comme pour nombre d’autres groupes ethniques, le monde se divise en trois : neuf niveaux célestes, un niveau intermédiaire (celui des humains) et sept mondes sous-terrains, tous habités par des dieux, des êtres supernaturels et des démons
les Chepang sont indubitablement liés au monde souterrain, le plus puissant et celui dont leurs ancêtres tireraient leurs origines, là où les guerriers et esprits les plus valeureux sont appelés auprès des plus grandes divinités
y accéder est difficile et hasardeux mais le pande décrit le monde souterrain lui-même comme un paradis, un monde où les maux quotidiens des Chepangs (pauvreté, maladies) disparaissent et les Chepangs peuvent chasser librement dans un univers de forêts et de rivières
à l’inverse, les cieux peuvent amener mort et destruction ; le neuvième niveau est occupé par le seigneur de la mort (Yama raja sous son nom hindou), servi par de dangereuses planètes situées juste sous les niveaux inférieurs (notamment Kal et Nia) qu’il charge de dispenser la mort et la maladie aux humains
Kal et Nia ainsi qu’une cohorte de sorcières et d’esprits malins défient le pande presque chaque nuit
celui-ci effectue alors, en transes profondes qui peuvent aboutir à la catalepsie, des voyages cosmiques pour combattre les démons (les éventuelles séances diurnes ne visant qu’à établir un diagnostic - la transe et la magie appartiennent à la nuit)
les cérémonies ne nécessitent pas de tenue spécifique (juste deux colliers protecteurs, portés également par des chamanes d’autres tribus, en graines noires et en rudrakshas)
l’élément capital de ces transes, spécifique au chamane Chepang est un TAMBOUR en peau uniface, appelé rin ou ring, de 40 à 50 cm de diamètre, tenu en main par le biais d’une croix en bois à l’intérieur; des chaînes et diverses pendeloques en acier sont accrochées au tambour
quintessence du chamane, doté d\'un rôle mystique, prophylactique et social exceptionnel et exclusif aux Chepangs, le tambour ne prend jamais de forme animale – il a sa propre identité et son propre nom, gardés secrets et identifiés à la figure d’un chasseur qui accompagne le pande durant ses voyages cosmiques
le rin a pour devoir de protéger le pande et de découvrir la cause des maux qui affectent un individu ou le groupe
il chasse les mauvais esprits, notamment au cours des divinations pour lesquelles il est souvent associé à un miroir (qui reflète les autres zones cosmiques)
parmi les mythes de l’accession du pande à sa vocation, le ban jhankri, esprit chamanique surpuissant des forêts, enleverait les nouveaux-nés les plus prometteurs, ceux appelés à devenir les pande les plus capables, pour les initier
le ban jhankri les protège de sa femme (la redoutable ban jhankrini qui aime le sang et la chair) et leur apprend à jouer du tambour, danser etc.
lorsque l’initiation prend fin (entreprise lors de l’enlèvement ou d’un rêve), le chamane doit être adoubé par ses pairs pour devenir pande aux yeux de la communauté
le festival de Chhonam reconnaît, ou non, les nouveaux chamanes et la cérémonie des semailles est un temps de guérison chamanique exceptionnel
hauteur: 62 cm
largeur : 38.8 cm
+ 14 euros de frais de port
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