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Un chercheur évoque 800 maîtres artisans dans l'ancienne principauté
Histoire de l'horlogerie liégeoise
André Thiry livre le fruit de ses recherches à propos des maîtres horlogers liégeois.
Depuis bientôt deux décennies, l'auteur compulse certaines archives, entretient une correspondance suivie avec l'Association française des amateurs d'horlogerie ancienne et démontre la créativité des maîtres horlogers liégeois dans l'ancienne principauté et sa périphérie limbourgeoise, jusqu'à Maas-tricht (1).
M. Thiry publie les résultats de ses travaux en les enrichissant de croquis, dessins, reproductions de documents authentiques, photographies, extraits des chroniques d'autrefois et commentaires de spécialistes. Une somme qu'il fait suivre d'un imposant «Dictionnaire des horlogers». Plus de huit cents artisans, férus de fine mécanique, s'illustrèrent dans l'ancienne principauté, le premier connu (vers 1396) étant Henric Thoren, originaire de Maastricht. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, l'horlogerie liégeoise resta florissante, comme le furent ébénisterie, verrerie et armurerie.
Les recherches d'André Thiry apportent de précieuses informations, notamment sur les collections des musées Curtius et d'Ansembourg, le carillon du palais des princes-évêques, l'horloge à 28 cadrans de l'institut Léon Mignon à Liège. Une horloge qui est le fruit de plusieurs années de travail soutenu, explique M. Thiry; l'ensemble des mouvements ne comporte pas moins de 2.312 rouages, portant plus de 14.000 dents taillées avec la dernière précision. Les cadrans, dont un planétaire, donnent l'heure moyenne des principaux centres mondiaux répartis sur les 24 fuseaux horaires. La réputation de l'école communale liégeoise, hautement compétente en microtechnique et horlogerie, est telle qu'aujourdhui, parmi les 300 élèves, 80 viennent de France.
Il y a dans les 137 pages de l'ouvrage plusieurs références aux Sarton, une famille d'horlogers liégeois dont un des membres, Dieudonné-Hubert, né en 1748, fut promu premier mécanicien du prince Velbruck après un stage chez le célèbre maître parisien Pierre Leroy. En 1993, André Thiry découvrit dans les archives de l'Académie des sciences à Paris un document inédit qui lui permit de révéler le rôle déterminant joué par l'artisan liégeois dans la mise au point du système de remontage automatique des montres (2). Il imagina une «machine ingénieusement disposée» pour permettre «le remontage du ressort par les seuls mouvements du corps sans interrompre le fonctionnement».
Le rapport élogieux de l'Académie des sciences porte la date de 28 décembre 1778, deux ans avant que soit officiellement brevetée la première montre automatique du Suisse Recordon. Ce qui permet à M. Thiry d'estimer que, selon toute vraisemblance, le génie d'un créateur liégeois devança celui des meilleurs maîtres helvètes.
É. B.
(1) «Horlogerie ancienne de la principauté de Liège et périphérie» par André Thiry, format A 4 broché
(2) «Le Soir» du 18 août 1993.